Blanchité
À l’instar du patriarcat, la blanchité constitue une forme de système politique, une norme qui ne dit pas son nom mais qui structure profondément la société. Maxime Cervulle parle de la blanchité comme une « hégémonie sociale, culturelle et politique à laquelle sont confrontées les minorités ethnoraciales ».
La blanchité est à la fois :
- omniprésente : elle structure l’ensemble de la vie sociale et produit des privilèges pour celles et ceux qu’elle inclut en son sein ;
- et "invisible" : elle ne dit pas son nom et les privilèges qu’elle produit ne sont pas perçus comme tels par celles et ceux qui en bénéficient mais comme des évidences. Et lorsqu’ils sont nommés et cessent d’être l’évidence, ils continuent de faire l’objet d’un profond déni. Notons que pour les personnes exclues de cette norme, elle est au contraire particulièrement visible.
Bien entendu, une société structurée autour de la blanchité ne signifie pas que toutes les personnes blanches sont privilégiées en soi, dans toutes les situations, à tout moment du jour et de la nuit. Une personne blanche peut également subir toute une série de violences et discriminations liées, par exemple, à son genre ou à son statut socioéconomique. Mais toutes choses égales par ailleurs, le fait d’être perçu.e comme blanc.he restera un avantage.