imaginaires coloniaux
Afin de justifier l’exploitation des populations esclavagisées et colonisées, les Européens ont progressivement mis en place une racialisation du monde. Les êtres humains ont été divisés en différentes races humaines hiérarchisées entre elles, chacune étant associée à des caractéristiques jugées inférieures par rapport à la race blanche située en haut de l’échelle.
Pour ne reprendre qu’un exemple, Carl Von Linné, au 18e siècle, classait les humains en 4 catégories principales : les Blancs – Européens (à l’esprit inventif et raisonné), les Rouges – Amérindiens (guillerets et attachés aux traditions), les Noirs – Africains (rusés et capricieux, enclins à suivre la volonté de leur maître) et les Jaunes – Asiatiques (hautains et bornés). L’entreprise coloniale s’est appuyée sur ces catégories – qu’elle a constamment cherché à renforcer – pour justifier la nécessité d’une mission de civilisation.
Durant plusieurs siècles, ces catégories et les imaginaires qui y étaient associées ont eu une place absolument centrale dans le développement des sociétés européennes, structurant leur fonctionnant, pénétrant les mentalités.
Rien ne laisse penser qu’il y a eu une quelconque rupture avec cette période de l’histoire, et donc avec tous les imaginaires qu’elle charrie. Ces derniers se retrouvent encore aujourd’hui partout dans la société (dans le folklore, les manuels scolaires, les médias, la publicité, l’espace public ou encore les livres pour enfants, dans les écoles, entre autres) et continuent d’avoir des impacts majeurs en termes de violences et discriminations structurelles. Mais également sur nos subjectivités individuelles, sur la manière dont nous interprétons le monde qui nous entoure.