Comment réagir ?

Nous vous proposons ici, de manière non-exhaustive, une liste de pistes à creuser afin de se responsabiliser en tant qu’individu. Certes, des attitudes individuelles sont insuffisantes face à un système, mais elles n’en sont pas moins nécessaires. Cette liste sera actualisée et complétée au fur et à mesure. Notons également qu’elle s’adresse en priorité aux personnes blanches.

De manière générale

• Toujours se situer, toujours se demander depuis quelle position je m’exprime ;
• S’informer, encore, et encore. Sur l’histoire. Sur la matérialité, les différentes formes. Sur les impacts. Sur ce qui se fait ;
• Aux professeur.es blanc.hes, ne jamais vous offusquer lorsque vous êtes interpellé.e sur certains propos ou attitudes que vous auriez eus ;
• Toujours réagir face à des attitudes ou propos racistes. Le silence est une forme de complicité ;
• Accepter l’inconfort que ces questionnements peuvent susciter ;
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Sur la posture générale de l’enseignant·e

• Créer un marqueur « anti-stéréotypes » lors de vos moments de correction : un post-it, un objet, qui rappelle l’omniprésence des biais racistes inconscients (et donc l’importance d’en avoir conscience et de vous situer) ;
• Anonymiser les copies ;
• Réfléchir aux termes que vous utilisez ;
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En salle de classe

• Faire attention à certains réflexes récurrents qui contribuent à renvoyer systématiquement certains élèves à l’étranger (par exemple en insistant sur la difficulté de prononcer certains nom de famille ou via la question « tu viens d’où ? ») ;
• Laisser les personnes racisées aborder elles-mêmes, uniquement si elles le souhaitent, le sujet de leurs origines familiales ;
• Ne jamais laisser passer ni relativiser une blague ou remarque raciste (ou sexiste, ou homophobe, ou validiste...) sans réagir directement ;
• Travailler sur une meilleure représentation des personnes racisées dans les cours d’histoire de géographie, de français etc... Et pourquoi en mathématiques ? Connaissez-vous la bâton d’Ishango ? Et si vous alliez vous renseigner à ce sujet ?
• Inviter des expert.es de la société civiles afin de sensibiliser les jeunes sur l’histoire coloniale belge, ainsi que les traces actuelles de cette histoire ;
• Visionner des films, des pièces de théâtre, où les rôles premiers sont joués par des acteurs·trices non-blanc·he·s ;
• Ne pas cantonner certain.es élèves à certains rôles dans les pièces de théâtre, dans les fêtes de l’école, etc...

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Au niveau de l’institution

• Repenser les fêtes scolaires pour éviter qu’elles ne reproduisent des stéréotypes et schémas racistes (présence de Père Fouettard, thèmes de Fancy Fair, ...) et chercher des alternatives en collaboration avec les personnes et associations de terrain travaillant sur ces questions ;
• Réfléchir à la prise en compte de cette dimension raciste dans les mécanismes de réaction/prévention face aux violences à l’école. Par exemple, désigner et former une personne de confiance concernant les violences racistes à l’école, qui pourrait d’une part accompagner les enseignant·e·s et d’autre part soutenir les élèves racisés ou leurs parents en cas de violences racistes à l’école ;
• S’assurer que les manuels pédagogiques utilisés ne véhiculent pas d’imaginaires racistes. Et au contraire, travailler pour une meilleure représentation de personnes/personnalités non-blanches dans les cours d’histoire, de géographie, de français, ... ;
• Soutenir la parole de personnes non-blanches lors de revendications liées au racisme, sans toutefois parler à la place de ces dernières. Ne jamais spontanément remettre en cause la parole d’une personne concernée ;
• Sensibiliser les enfants à cette thématique, avec l’aide de personnes compétentes. Si on vous dit que « les enfants sont trop jeunes pour ça », répondez que si les enfants non-blancs ne sont pas trop jeunes pour subir ces violences, les enfants en général ne sont pas trop jeunes pour y être sensibilisés ;
• Prendre la parole lors des conseils de classe ou lors de discussions entre enseignant·e·s pour sensibiliser à ces biais et tenter de minimiser leur impact dans l’orientation des élèves. Et surtout, que ce soit dans la salle des profs ou dans les conseils de classe, ne pas se taire lorsque des propos racistes sont formulés ;
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