Racisme à l’Ecole : comprendre pour agir

Privilèges blancs

Théorisé par la chercheuse Peggy McIntosh en 1989, le concept de privilèges blancs apparait bien plus tôt dans les travaux du sociologue africain-américain WEB Du Bois. Ils désignent les avantages et facilités qui bénéficient aux personnes perçues comme blanches dans une société structurée autour de la blanchité. Comme le résume Reni Eddo-Lodge, « (...) le privilège blanc, c’est vivre sans les conséquences négatives du racisme. Sans la discrimination structurelle, sans la conscience que votre race est toujours et avant tout perçue comme un problème, sans avoir « moins de chances de réussir à cause de votre race ». C’est vivre sans ces regards insistants qui vous font savoir que vous n’êtes pas à votre place, sans déterminisme culturel, sans la mémoire de la violence subie par vos ancêtres en raison de leur couleur de peau, c’est ne pas vivre sa vie entière marginalisé et aliéné, ne pas être exclu du grand récit de l’humanité. En décrivant et définissant l’absence de tout cela, on vient en quelque sorte bousculer le blancho-centrisme, on rappelle aux Blancs que, pour nous autres, leur expérience n’est pas la norme. » [1] .

Par exemple, si une personne blanche arrive en retard à une réunion de travail, ce retard ne risque pas d’être mis sur le compte d’un stéréotype à l’égard de son groupe social. Presque partout en Belgique, il est tout à fait possible, pour une personne blanche, de vivre sa vie entière sans avoir à penser ou être renvoyée de manière négative et humiliante à son appartenance raciale. Si elle le décide, une personne blanche peut décider que la race n’impacte pas sa vie et que le racisme ne la concerne pas. Une liberté psychologique qui permet de se concentrer sur d’autres tâches.

Ces avantages ne sont pourtant pas pensés comme tels par celles et ceux qui en bénéficient. Ils ne sont généralement pas pensés tout court. Ainsi, le premier privilège blanc, c’est de ne pas avoir à s’interroger sur ce que cela implique d’être blanc, de considérer son expérience sociale comme universelle.

N’hésitez pas à aller voir les tests qui existent pour se confronter et réfléchir à cette question des privilèges.

Notes

[1Eddo-Lodge R. (2018), « Le racisme est un problème de blancs », Editions Autrement, p.112