Trauma racial
Dans une analyse récente, Estelle Depris écrit que « les personnes exposées au racisme et aux abus discriminatoires dans les médias expérimentent une forme de « traumatisme racial », qui peut affecter de nombreux aspects de la vie ».
D’après les travaux du docteur en médecine légale et professeur de psychologie de l’université de Columbia Robert T. Carter, « Le traumatisme racial (Race based Trauma), est défini comme une réaction traumatique à une accumulation d’expériences négatives liées au racisme. Les principales recherches (...) indiquent que les expériences de discriminations raciales sont susceptibles de provoquer des symptômes similaires à ceux du Stress post-traumatique » [1].
Parmi ces symptômes, nous retrouvons des insomnies et des cauchemars. Par ailleurs, « les personnes font preuve d’hypervigilance et établissent des stratégies d’évitement des situations négatives. Ce comportement, qui résulte du besoin d’éviter tout contact avec ce qui peut rappeler le traumatisme, se traduit le plus souvent par une sensibilité et une réactivité accrues. Ces deux exemples sont les signes d’une anxiété intense. On trouve également des symptômes de dépression car l’estime de soi est impactée avec des fortes pensées négatives chroniques ou épisodiques. Dans les formes les plus graves, on rencontre également une forme de dissociation psychique : une personne peut avoir une expérience hors du corps entraînant de lourdes pertes de mémoire. Enfin, la santé mentale se répercute au niveau physiologique, et le stress chronique participe à un affaiblissement physique global » [2]. De quoi rappeler que le racisme est un véritable enjeu de santé publique.